Les impossibles amours


Branka Fotić

À paraître

« Pourquoi les femmes s’éprennent-elles justement des hommes qui ne leur sont pas destinés, ne leur laissant ainsi que le choix de se dénaturer ou de les haïr ? » (Le coup de grâce, p.37, in Folio) écrit Marguerite Yourcenar par le truchement de son narrateur, Erich, l’homme aimé par Sophie, celui qui ne lui est pas destiné et auquel elle ne laisse que le choix de se dénaturer lui et de la haïr elle.

Qui parle, Marguerite, ou Erich, une femme ou un homme prête nom, l’auteure, ou bien son personnage ? Est-ce une généralité (les femmes, les hommes) dont il faut se méfier ou bien une vérité singulière au sens où l’on peut dire qu’elle l’est pour un sujet désirant, écrivant ?

Fiction ? Opinion ?

Est-ce l’expérience qui parle ? 

Ce qui est certain c’est que cette sorte d’expérience pour peu qu’elle soit vérité du sujet, se rencontre parfois dans l’écoute psychanalytique, une à une, deux par deux.

Quoi qu’il en soit dans cette affaire pour Marguerite Yourcenar, les femmes ici représentées par Sophie, sont actrices responsables et de leur destin tragique, l’énamoration, on pourrait dire dans ce cas particulier, haine-amoration,* (jeu de mot Lacanien) et de leurs conséquences terribles, la dénaturation de l’un et la haine pour l’une.